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Biocarburants Les objectifs français pour 2008 sans doute pas tenus

L'objectif fixé par le gouvernement français de 5,75% de biocarburants incorporés dans l'essence et le diesel pour l'année 2008 ne sera "sans doute" pas tenu, a affirmé mardi à Lyon un responsable de l'Union française des industries du pétrole (UFIP).

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"Nous risquons de ne pas tenir les objectifs français (...) Selon nos estimations, nous ne dépasserons sans doute pas les 5%", a indiqué Dominique Paret, directeur des affaires économiques de l'UFIP, expliquant ce décalage par la réglementation européenne et des contraintes techniques. L'Union européenne prévoit que les biocarburants, incorporés ou non, représentent 10% de la consommation totale de carburants en 2020, alors que la France espère y arriver en 2015.

L'objectif de 5,75% de biocarburants, assigné par la France pour 2008, devrait être atteint en 2010 selon la norme européenne. "Pour le moment, la réglementation européenne ne prévoit pas que l'on puisse vendre des carburants contenant plus de 5% de biocarburants en 2008, sinon cela pose notamment des problèmes de garanties avec les constructeurs automobiles", a expliqué M. Paret. "De plus, comme l'incorporation doit se faire peu de temps avant la distribution, avoir un taux uniforme proche de 5% est déjà compliqué techniquement", a ajouté M. Paret. Selon ce dernier, la France a tenté d'inciter l'UE à revoir ses objectifs à la hausse, mais sans succès.

"Pour atteindre leur objectif, les pouvoirs publics avaient tablé sur un décollage du superéthanol 85", qui contient 85% de biocarburant, "mais il n'a pas eu lieu", a-t-il expliqué. Pour l'après 2008, les raffineurs de pétrole auront encore davantage de mal à tenir les engagements français, assure l'UFIP. Si la production d'éthanol produit à base de betterave, blé ou maïs (pour la bioessence) devrait couvrir les besoins, la production de diester (pour le biodiesel), à base de colza ou de tournesol, risque en revanche de plafonner. Or, le parc automobile français est à 70% composé de voitures roulant au diesel, a rappelé l'UFIP. Les raffineurs français seront donc sans doute soumis à la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), que l'UFIP chiffre aux alentours de 100 à 120 millions d'euros par an pour chaque point de biocarburant manquant.

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